Face à la participation de la direction confédérale au “conclave” sur les retraites, nous, section syndicale CGT Magellium Artal, dénonçons ce semblant de négociations et refusons d’y apporter la moindre caution.
Comme l’a reconnu Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT « Ce conclave n’est ni une négociation, ni un espace démocratique. C’est une manœuvre pour gagner du temps et calmer la colère sociale ».
Et pourtant, la direction de la CGT choisit d’y participer, acceptant de dialoguer dans des réunions où les résultats sont fixés d’avance et représentent une attaque aux intérêts des travailleurs.
Contexte
Le “conclave”, organisé par François Bayrou, est une réunion à huis clos réunissant les partenaires sociaux, c’est-à-dire les représentants des travailleurs (directions syndicales) et les représentants des entreprises (le Medef). Officiellement, son objectif est de trouver un terrain d’entente sur la réforme des retraites.
Cela intervient dans le cadre de l’adoption d’un budget austéritaire après un troisième recours successif au 49.3, symbole d’un gouvernement totalement affaibli, qui faute d’avoir du soutien à l’Assemblée Générale cherche l’appui des directions syndicales.
Pourquoi refuser ce conclave ?
Nous refusons de légitimer tout dialogue avec ceux qui persistent à nous imposer leurs politiques austéritaires. Il est absurde d’accepter de discuter pour modifier une réforme que la population a massivement rejetée dans la rue et dans les urnes ! Ce que nous voulons, c’est l’abrogation et elle ne s’obtiendra pas dans un tête-à-tête avec le Medef !
De plus, cela n’est qu’un semblant de dialogue social : le Medef détient un droit de veto, et la feuille de route est déjà imposée par Emmanuel Macron, qui s’appuie sur les données de la Cour des comptes.
Participer à ce conclave revient donc à offrir une caution politique à un gouvernement largement affaibli dont le seul but est de gagner du temps pour mieux continuer la casse sociale et imposer l’austérité.
La mobilisation, seule voie possible
Les victoires de notre camp social ne se négocient pas derrière des portes closes : elles s’arrachent dans l’organisation à la base des travailleurs, dans la lutte et par la grève.
Dans un contexte où le gouvernement, affaibli et en crise, cherche désespérément des appuis pour maintenir le cap de l’austérité, le rôle des syndicats n’est pas de lui servir de béquille, mais de construire la mobilisation capable de mettre un terme définitif à son projet mortifère de casse des droits des travailleurs et des services publics.
C’est d’un véritable plan de lutte dont nous avons besoin, un plan d’ensemble à même de contrer non seulement cette réforme des retraites, mais aussi les attaques contre l’emploi, comme celles qui frappent aujourd’hui les travailleurs de Thalès AS et d’Airbus DS. Seule une mobilisation large, unitaire et déterminée pourra imposer un rapport de force suffisant pour faire reculer le gouvernement et le patronat.
Nous restons donc déterminés à refuser les illusions d’un dialogue social sans issue et à renforcer la mobilisation pour défendre nos droits.