Le 13 février nous étions 50 salariés réunis en assemblée générale pour discuter et débattre des retours de la direction sur nos revendications votées en AG. Pour rappel, la CGT s’est appuyée dans le cadre des négociations, sur le cahier de revendications (disponible ici) élaboré par une commission de 15 salariés issue des assemblées générales.
Salaires : une enveloppe insuffisante et un pouvoir discrétionnaire assumé
Sur la question des salaires, la direction a annoncé augmenter son enveloppe de 1,6% à 2% de la masse salariale, portant ainsi l’augmentation moyenne d’environ 48 à 60€ net/mois/salarié. Si, comme l’an dernier, la direction commence par une annonce minimaliste avant de feindre un effort par un ajustement légèrement à la hausse, elle ne parvient pas à masquer l’essentiel : une enveloppe largement inférieure aux attentes des salariés et en décalage avec la hausse des bénéfices. En effet, l’enveloppe proposée est largement en-deçà des 4,7% (~140€) nécessaires pour simplement retrouver notre pouvoir d’achat de 2021 face à l’inflation, mais également des 7% revendiqués pour de réelles augmentations de salaire !
Quant au principe d’augmentation générale, plébiscité en assemblée générale par les salariés depuis 3 ans pour faire face plus équitablement à l’inflation : la direction le refuse et assume vouloir se garder le droit “de récompenser comme de sanctionner”, confirmant ainsi le rôle du modèle discrétionnaire des augmentations individuelles comme outil pour discipliner les salariés. Avec une enveloppe aussi faible, il semble d’ailleurs que la sanction soit généralisée depuis des années chez Magellium-Artal !
À travers cette politique, la direction cherche en réalité à mettre les salariés en concurrence pour quelques miettes tandis que dans le même temps, l’essentiel de la richesse produite par les salariés est détournée au profit des actionnaires : sur les 3 dernières années l’enveloppe cumulée des augmentations avoisine les 1,1M€ tandis que les bénéfices cumulés atteignent les 12M€ ! Cette situation force le constat d’économies faites sur nos salaires depuis des années, à grand renfort d’appel à la prudence, mais qui ne se traduisent jamais une fois les bons résultats constatés par des retombées économiques qui nous sont favorables.
Congés menstruels, compte épargne temps : des sujets mis à l’ordre du jour de l’entreprise par les assemblées générales
Au-delà des salaires, quelques avancées sont esquissées du côté de la direction sur les revendications relatives aux conditions de travail : sur les congés menstruels (portés depuis 2 ans par la CGT aux NAO), la direction s’est finalement dite ouverte à étudier la mise en place d’un tel dispositif sur condition de présentation initiale d’un certificat médical témoignant du caractère incapacitant et récurrent de règles douloureuses. Concernant le Compte Épargne Temps – CET – : la direction se dit en accord avec le principe et l’ensemble des modalités présentées par la CGT (nombre de jours épargnés par an, nombre de jours sur le CET, durée d’épargne etc.). À propos du Forfait Mobilité Durable – FMD – (revendiqué depuis 3 ans par la CGT), la direction dit envisager de proposer une évolution en ce sens du dispositif d’indemnités kilométriques vélo mais les conditions sont encore floues. Enfin sur la politique de formation, la direction s’est dite favorable aux deux premières revendications de la CGT (d’une part le recensement des besoins par les salariés et au niveau des projets, services, pôles ou unités d’une part, et d’autre part la présentation au CSE d’un bilan annuel des formations permettant de confronter le recensement précédent aux actions effectivement mises en œuvre). Concernant la mise en place d’une ligne de temps de 10 jours par an de formation pour tous les salariés, la direction dit y réfléchir.
Ces avancées, bien que modestes, sont le fruit de notre organisation collective qui nous place à l’avant-garde des débats qui s’ouvrent dans l’entreprise et dans les négociations. En ce sens, il est notable que pour la première fois, REV et la CFDT, bien qu’ayant refusé par principe de porter des revendications en intersyndicale, inscrivent dans leurs revendications des mesures d’accompagnement pour les femmes ayant des règles douloureuses (même si se limitant à une demande de report d’heures), ou encore invoquent l’inflation pour appuyer leur demande d’augmentation (bien que la limitant à 3% quand bien même la perte moyenne de pouvoir d’achat cumulée sur trois ans atteint 4,7%).
C’est donc le poids de nos assemblées générales chez Magellium-Artal qui se reflète dans ces évolutions progressistes, bien qu’initiales, observées tant du côté de la direction que des syndicats REV et CFDT. Il est important de continuer à faire vivre ce cadre d’organisation qui fait figure d’exception dans le monde du travail, et plus généralement de continuer toutes les initiatives qui nous outillent et nous aident à prendre en main ces questions essentielles pour nous en tant que salariés. C’est notamment dans ce sens qu’une nouvelle commission de salariés se constitue actuellement pour préparer la deuxième édition de notre campagne de transparence salariale qui sera lancée après les NAO.
Sur d’autres sujets, la direction a clairement exprimé son refus. C’est le cas de la semaine de 4 jours, des congés enfant malade ou encore de la reconnaissance salariale de l’expérience liée à la période de doctorat.
Rendez-vous à la prochaine assemblée générale le 6 mars !
C’est également dans ce sens que nous vous invitons à participer largement à la prochaine assemblée générale le jeudi 6 mars ! Celle-ci se tiendra la veille de la dernière réunion prévue des NAO (vendredi 7 mars) ainsi que la journée internationale du droit des femmes (le 8 mars – voir encart) : nous pourrons discuter et débattre de la position à adopter collectivement face à la situation et à la proposition d’accord à venir de la part de la direction.
![]() 8 mars : donner la parole aux salariéEs ! A l’approche du 8 mars, nous souhaitons mettre en avant la parole des salariées femmes de l’entreprise sur les revendications portées dans ces NAO par la CGT. En effet, les inégalités structurelles de genre façonnent encore largement la société et la vie en entreprise. En donnant le point de vue des femmes, nous mettons en lumière ces inégalités et montrons en quoi les revendications de la CGT visent à les réduire. Cette campagne, à l’initiative d’une commission de salariées, prendra la forme d’affichage réguliers sur le panneau syndical. Ces visuels seront également relayés sur nos réseaux sociaux, n’hésitez pas à nous suivre sur Instagram : @cgt_magellium_artal ! Le premier visuel a été affiché ce matin 🙂 |